Pourquoi une session collaborative à chaque congrès ?
La raison première est liée à notre ecclésiologie car selon l’ecclésiologie congrégationaliste des Eglises de Frères, la souveraineté du Christ sur l’Eglise est médiatisée par l’ensemble de la communauté. L’Eglise étant une christocratie, c’est la communauté dans son ensemble, sous la conduite de l’Esprit, qui est appelée à discerner « la pensée du Christ » pour le corps.
C’est la raison pour laquelle, cette année encore, et comme chaque année depuis 4 ans maintenant, figurait au programme de notre congrès, une « session collaborative » sur le thème de l’Eglise Une.
Les sessions collaboratives ont été introduites dans le programme des congrès suite à la crise du COVID en 2020 où il nous avait paru bon de nous arrêter et d’essayer d’entendre ce que Dieu était, « LUI », en train de faire et de dire à son Eglise, plutôt que d’ajouter à la frénésie des explications en tout genre.
Les sessions de ces trois dernières années nous ont fait cheminer ensemble dans une réflexion sur la mutualisation, les bassins d’Eglises et l’Eglise Une.
Avant d’aller plus loin, faisons le point déjà sur la session 2025 et son contexte !
Le contexte
En parallèle des sessions collaboratives mais alimentant la réflexion sur l’Eglise Une, les dirigeants de 8 unions membres du Réseau FEF se sont unis pour déclarer ensemble leur volonté d’ ÊTRE ET DE VIVRE L EGLISE UNE.
Les deux parties de cette déclaration ont été votées en AG lors des congrès 2024 et 2025 et participent ainsi à cette volonté de concrétisation de l’Eglise Une au sein des Eglises du Réseau FEF.
Un long chemin… qui ne fait que commencer ! En effet, l’heure est aujourd’hui au « comment vivre cette Déclaration Commune », au niveau local, régional et national, et c’est dans ce contexte et pour progresser dans notre réflexion EN EGLISE, que s’est tenue notre session collaborative 2025.
Les préalables
ou l’importance de la prise en compte des situations particulières des régions et des bassins d’Eglises :
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- Alors que la réflexion qui mène à la vision se joue au niveau national au sein de l’union et du Réseau FEF, il est clair que la mise en œuvre ne peut être décrétée « d’en haut » et qu’il est essentiel de s’appuyer sur les situations locales, pour certaines déjà existantes, pour la décliner. Notre ecclésiologie semi-congrégationaliste exige des aller-retours avec les Eglises afin de prendre en compte les particularismes de chaque région ou bassins d’Eglises.
- Besoin d’une validation par les conseils d’églises : ce qui a pu être échangé dans ces groupes donne une tendance, une base de réflexion, des idées qui émanent de l’échantillon des membres présents au congrès. Mais cet échantillon n’est pas forcément représentatif des positionnements de toutes les Eglises CAEF. Les éléments qui sont ici présentés devront être discutés, affinés et validés par les conseils d’églises.
Ce que vous nous avez dit : l’expression des congressistes !
Les participants au congrès ont été répartis en 10 groupes régionaux et, au sein de ces régions, 29 sous-groupes se sont constitués selon les choix des participants (proximité géographique, affinités ou autre).
82 Eglises étaient ainsi représentées lors de cette session collaborative et l’on peut estimer qu’au moins 200 participants au congrès ont répondu au questionnaire, dont voici quelques éléments de synthèse :
Ce qui a besoin d’être précisé au niveau de l’union :
- Le ministère féminin. Les interprétations bibliques et les pratiques qui en découlent sont différentes d’une église à une autre, voire clivantes et donc considérées comme sensibles pour le vivre ensemble.
- La gouvernance de l’Eglise locale. Là aussi, avancer ensemble avec des visions différentes sur le rôle du temps plein, sur la collégialité, sur l’autorité et la notion d’anciens nécessiterait peut-être de préciser la base commune à privilégier ?
- La base de la collaboration. Jusqu’où aller ? Quel est le plus petit dénominateur commun ?
Les freins identifiés :
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- La distance géographique et relationnelle
- Le temps qui manque cruellement…
- La base doctrinale qui nécessite de pouvoir clarifier ce qui est essentiel et ce qui est secondaire
- La peur liée à la perte de contrôle sur l’Eglise locale…
Animer le réseau :
Il y a un accord quasi-unanime sur la nécessité d’un pilote/référent pour animer chaque réseau. 60% des réponses le situent plutôt au niveau du bassin d’Eglises que de la région.
Même si ses missions diffèrent d’une région à une autre, elles consisteraient principalement à
- Créer du lien
- Identifier les besoins
- Coordonner les acteurs et les projets
- Impulser une dynamique locale
La suite ?
Vivre ensemble l’église Une au niveau local suscite un véritable enthousiasme, c’est indéniable. Le concept, ses valeurs et surtout son enracinement biblique, font sens et l’ensemble des participants en reconnaissent le bien-fondé et la nécessité.
Pour autant, il faut relever aussi que cela demande… de changer ! S’adapter et prioriser autrement, revisiter ses pratiques… Et paradoxalement, face aux craintes que cela suscite, la motivation n’est pas forcément toujours là.
Un constat inévitable au début d’un processus de changement ?
Un paradoxe qu’il convient de clarifier ?
Et si vous en parliez aussi avec vos conseils d’églises, dès la rentrée ?